±«ÓăÖ±˛Ą

DĂ©fricheuses : les femmes de ±«ÓăÖ±˛Ą

Carrie Derick, la première diplĂ´mĂ©e de 2e/3e cycles de ±«ÓăÖ±˛Ą
Carrie Derick, B.A. 1890, M.A. 1896, est la première diplĂ´mĂ©e de 2e/3e cycles de ±«ÓăÖ±˛Ą. En 1912, elle accède au rang de professeure titulaire Ă  ±«ÓăÖ±˛Ą, une première au Canada

Signe des temps, la mixitĂ© Ă  ±«ÓăÖ±˛Ą ne s’est pas instaurĂ©e du jour au lendemain. Ce n’est qu’au dĂ©but des annĂ©es 1870 que les professeurs de l’UniversitĂ© commencent en effet Ă  donner des cours de niveau universitaire en arts et en sciences aux membres de la Montreal Ladies’ Educational Association. Durant le premier de ses cours, le principal William Dawson exprime son regret que ±«ÓăÖ±˛Ą n’ait pas encore ouvert ses portes aux femmes. Il fait remarquer que le monde est « à l’aube d’une ère nouvelle en matière d’éducation qui, [selon lui], va ĂŞtre le théâtre de progrès aussi spectaculaires que ceux inaugurĂ©s par le renouveau de l’enseignement et l’ouverture d’universitĂ©s pour les hommes. »

Il faudra nĂ©anmoins attendre 1884 pour que les femmes soient autorisĂ©es Ă  assister Ă  des cours au sein de l’UniversitĂ© (et encore, dans des salles Ă  part), un progrès rendu possible par Donald A. Smith (plus tard Lord Strathcona) qui verse 120 000 dollars Ă  ±«ÓăÖ±˛Ą « à la condition que les normes d’éducation pour les femmes soient identiques Ă  celles applicables aux hommes pour les diplĂ´mes d’Arts et que les grades de B.A., M.A., LL.D. , confĂ©rĂ©s aux femmes par l’UniversitĂ© ±«ÓăÖ±˛Ą le soient aux mĂŞmes conditions que pour les hommes ».

En hommage Ă  Donald Smith, les Ă©tudiantes de ±«ÓăÖ±˛Ą ont longtemps Ă©tĂ© surnommĂ©es les « Donaldas ». En 1884, ce dernier finance Ă©galement la construction du Collège Royal Victoria, une Ă©cole et un internat rĂ©servĂ©s aux femmes.

Au cours des annĂ©es qui suivent, ±«ÓăÖ±˛Ą franchit plusieurs Ă©tapes majeures dans l’éducation des femmes : 

Groupe de Donaldas, dont deux figurent parmi les premières diplĂ´mĂ©es de ±«ÓăÖ±˛Ą.

  • 1857Ěý: L’École normale de ±«ÓăÖ±˛Ą (l’ancĂŞtre de l’actuelle FacultĂ© des sciences de l’éducation) ouvre ses portes et offre la première formation professionnelle en langue anglaise aux femmes Ă  MontrĂ©al. L’école est dirigĂ©e par Mary McCracken.
  • 1888Ěý: Les premières Ă©tudiantes de ±«ÓăÖ±˛Ą — Eliza Cross, Martha Murphy, Blanche Evans, Gracie Ritchie, Jane Palmer, Alice Murray, Georgina Hunter, Donalda McFee — obtiennent un baccalaurĂ©at ès arts. Première de sa promotion, Gracie Ritchie est la première femme de l’histoire de l’UniversitĂ© Ă  prononcer le discours d’adieu.
  • 1890Ěý:ĚýMaude Abbott obtient un baccalaurĂ©at de ±«ÓăÖ±˛Ą. Ses recherches sur les maladies cardiaques congĂ©nitales attirent l’attention de Sir William Osler, qui lui demande d’écrire un chapitre sur ce sujet dans son System of Medicine. L’œuvre de Maude Abbott devait culminer par la parution de Atlas of Congenital Cardiac Disease (1936), une rĂ©fĂ©rence essentielle pour les chirurgiens cardiaques.
  • 1897Ěý: Lucy E. Potter est la première femme Ă  diriger une publication Ă©tudiante.
  • 1901Ěý: Harriet Brooks devient la première femme diplĂ´mĂ©e en Ă©lectromagnĂ©tisme par une universitĂ© canadienne. Elle intègre immĂ©diatement le Laboratoire Cavendish Ă  Cambridge, en Angleterre, et devient la première Canadienne spĂ©cialiste de la physique nuclĂ©aire. Deux ans plus tard, elle revient Ă  ±«ÓăÖ±˛Ą pour travailler aux cĂ´tĂ©s de son mentor, Ernest Rutherford. Ses observations et thĂ©ories se sont rĂ©vĂ©lĂ©es essentielles Ă  la formulation de la thĂ©orie de la radioactivitĂ© qui a valu Ă  Rutherford de remporter le Prix Nobel. Ă€ sa mort, Ernest Rutherford Ă©crit qu’Harriet Brooks Ă©tait, avec Marie Curie, « la plus grande physicienne et spĂ©cialiste de la radioactivitĂ©. »
  • 1910Ěý: ±«ÓăÖ±˛Ą octroie Ă  Maude Abbott un doctorat en mĂ©decine honoris causa, huit ans avant que l’UniversitĂ© n’admette des femmes Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine, et baptise un cycle de confĂ©rences Ă  son nom au DĂ©partement de pathologie.
  • 1910Ěý: Annie Macleod (chimie) devient la première femme Ă  obtenir un Ph.D. de ±«ÓăÖ±˛Ą.
  • 1912Ěý: Carrie Derick devient la première femme du Canada Ă  accĂ©der au rang de professeure titulaire. Pionnière de la gĂ©nĂ©tique, elle crĂ©e le premier cours sur la gĂ©nĂ©tique et l’évolution et acquiert une vaste renommĂ©e de botaniste et de militante fĂ©ministe. En 1911, elle devient la première femme Ă  intĂ©grer la prestigieuse liste « American Men of Science ».
  • 1914Ěý: Annie MacDonald Langstaff devient la première diplĂ´mĂ©e en droit du QuĂ©bec.
  • 1917Ěý: Pour la première fois, la facultĂ© des Arts compte plus d’étudiantes que d’étudiants dans ses rangs.
  • 1919Ěý: L’équipe fĂ©minine de basket de ±«ÓăÖ±˛Ą bat l’UniversitĂ© Queen's. Il s’agit de la première Ă©preuve sportive universitaire fĂ©minine au Canada.
  • 1922Ěý: La FacultĂ© de mĂ©decine de ±«ÓăÖ±˛Ą dĂ©livre un doctorat en mĂ©decine Ă  cinq femmes. L’une d’entre elles, la Dre Jessie Boyd Scriver, allait devenir la première femme pĂ©diatre de MontrĂ©al.
  • 1936Ěý: Maude Abbott est la première femme admise au Cercle universitaire de ±«ÓăÖ±˛Ą. 
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