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Nouvelles

Un chaînon manquant en enseignement

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 5 October 1999

Les sondages révèlent que près de la moitié des Américains et un grand nombre de Canadiens jugent inexacte la théorie de l’évolution, à tel point qu’ils rejettent sa factualité scientifique. Plus grave encore est l’opposition à l’enseignement de l’évolution, qui se fait de plus en plus soutenue. La National Academy of Sciences juge que cette situation pourrait même freiner l’avancement des sciences et des techniques lorsque les étudiants d’aujourd’hui deviendront les dirigeants des futures générations. Un grand nombre d’organismes scientifiques importants et hautement respectés, de même que des chercheurs, se sont fait l’écho des préoccupations de la National Academy of Sciences.

CÂ’est là quÂ’intervient le professeur Brian Alters, spécialiste des sciences de l’éducation à la faculté des sciences de l’éducation de lÂ’Université ±«ÓãÖ±²¥ et chercheur invité au Philosophy of Education Research Center de lÂ’Université Harvard. Celui-ci cherche à savoir pourquoi les étudiants nourrissent tant dÂ’idées fausses sur l’évolution et ce quÂ’il est possible de faire pour améliorer lÂ’enseignement de cette théorie. «LÂ’affaire nÂ’est pas simple» , explique-t-il,«car le concept est pour la plupart des étudiants contraire à lÂ’intuition et il revêt pour beaucoup de multiples connotations religieuses» . De plus, de nombreux organismes religieux fondamentalistes bien subventionnés sÂ’opposent activement à lÂ’enseignement de la théorie de l’évolution du fait de la lecture littérale quÂ’ils font de la Genèse. En conséquence, ce domaine de recherche fait de Brian Alters la cible de tous ceux qui espèrent que ses recherches échoueront. Cela ne lÂ’empêche pas de continuer, et il trouve même que lÂ’effet souvent synergétique des idées fausses sur l’évolution, lÂ’interprétation religieuse et lÂ’action politique sont assez stimulantes (il était auparavant policier en Californie du Sud).

L’une de ses études a porté sur 1 200 étudiants de première année de collèges et d’universités aux États-Unis. Il vient d’ailleurs d’obtenir des fonds pour mener des recherches sur les différences culturelles entre les francophones et les anglophones du Québec pouvant jouer un rôle dans l’enseignement et l’apprentissage de l’évolution. Il vient tout juste de constituer un groupe de professeurs de différentes départements, facultés, écoles et universités pour mener des recherches sur l’enseignement de l’évolution. Ce groupe est formé de spécialistes de l’évolution biologique, de la psycho-éducation, de l’enseignement de l’évolution, de la géologie, de la biologie moléculaire, de la paléontologie, de la philosophie des sciences, de la philosophie des sciences de l’éducation et des sciences de l’éducation.

Ses recherches, dont l’objectif ultime est d’améliorer les connaissances scientifiques de tous, visent à mieux comprendre les facteurs qui agissent sur l’apprentissage de l’évolution et d’améliorer à tous les niveaux l’enseignement des concepts fondamentaux des sciences de la vie. Les résultats des recherches de Brian Alters ont été publiés dans diverses revues et exposés dans les colonnes de Scientific American et du New York Times. Il publiera un livre sur le sujet l’an prochain.

Nota Bene: Mme Eugenie Scott, directrice exécutive du National Center for Science Education, prononcera une conférence en anglais sur «La grande controverse» à ±«ÓãÖ±²¥, le 6 octobre, pavillon Stephen Leacock, amphithéatre Fieldhouse, à 20 h. Libre entrée.

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